Les images fournies par les capteurs à moyenne et basse résolution spatiale (250-1000 m), avec une répétitivité proche de la journée, permettent des études climatiques à l’échelle régionale. Ces images sont accessibles gratuitement et ont un historique permettant d’observer des tendances depuis plusieurs décennies. Les indices empiriques tel que l’indice de végétation ou l’indice d’enneigement sont produits et analysés respectivement à l’échelle de l’ensemble du bassin Méditerranéen et sur les principaux massifs du Maghreb.
En parallèle, nous poursuivrons les efforts de développement pour la production d’indicateurs clés du fonctionnement hydrologique des surfaces de plus « haut niveau » (occupation du sol, évapotranspiration et surfaces enneigées) que les indices empiriques traditionnellement utilisés. Ces indicateurs ont vocation à être utilisés pour contraindre et valider la modélisation et bénéficieront aux gestionnaires locaux.
L’avènement de la constellation de satellites Sentinel-1 (SAR) et Sentinel-2 (VIS-PIR) du programme COPERNICUS constitue une véritable révolution dans l’observation de la terre et offre des possibilités de suivi gratuit à haute résolution et à l’échelle régionale des surfaces continentales. Ces offres décuplent le potentiel d’outils comme SAMIR ou SAT-IRR pour lesquels la disponibilité des images constituait une des principales limitations. Ces données permettent également le suivi des surfaces enneigées en montagne (produits Neige S2, Gascoin et al.).
Les longues séries d’observations satellitaires renseignent de manière unique sur les évolutions des surfaces continentales (surface foliaire, humidité du sol, couverture neigeuse, évapotranspiration, etc.). Des archives ont été constituées depuis plusieurs décennies : 1972 pour le visible moyenne résolution (Landsat MSS), années 80 pour les capteurs AVHRR dans le domaine visible basse résolution et METEOSAT dans le domaine thermique, années 90 pour les images radar (ERS). Dans les années à venir, le programme COPERNICUS va représenter un bon en avant pour l’observation haute résolution radar (Sentinel-1 en 2015), et haute résolution haute répétitivité visible (Sentinel-2 en 2016). La dynamique de la végétation verte (surface foliaire, biomasse aérienne) a depuis longtemps fait l’objet d’un suivi à l’aide des données de télédétection acquises dans le domaine visible (Tucker, 1979, 1985 ; Prince, 1991 ; Wang et al., 2001). Ces mêmes observations ont également été utilisées pour le suivi des surfaces enneigées (Lucas et Harrison, 1990). La sensibilité des observations acquises dans le domaine des hyperfréquences au contenu en eau (Ulaby et al., 1982) a été exploitée pour extraire l’humidité de surface du sol. Enfin, si le flux d’évapotranspiration n’est pas directement observable par télédétection, on peut l’estimer en combinant la température de surface accessible par la télédétection thermique avec des modèles simples de bilan d’énergie des surfaces continentales (Moran et al., 1994 ; Norman et al., 1995 ; Anderson et al., 1997). Ces variables, régulièrement distribuées spatialement et temporellement, représentent une information essentielle pour l’étude détaillée du fonctionnement hydrologique des bassins versants, en complément de mesures hydro-climatiques (débits, niveau de nappe) qui reflètent leur comportement global. Dans le cadre du projet SUDMED, de nombreux développements méthodologiques basés sur l’utilisation de la télédétection pour l’estimation de l’occupation du sol, de la couverture neigeuse et de l’évapotranspiration des cultures irriguées de plaine ont été menés.
- Suivi de la Neige
- Température de surface en milieu montagneux
- Occupation du Sol
- Evapotranspiration
- Humidité du Sol
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